JESUS rendu aux SIENS

Enquête en Israël sur une énigme de vingt siècles.

Un ouvrage de Salomon Malka, éditions Albin Michel, 1999.

Ecriture vive et limpide pour un inventaire fort émouvant des écrits consacrés à Jésus, par des Juifs. On découvre que d'éminents professeurs d'université Israéliens, ont consacré des années à l'étude et l'enseignement du Nouveau Testament, à qui était ce Yehoshuah, ce qu'il a dit, ce qu'il a fait. Des textes émouvants et empreints de respect. Comme l'explique l'auteur, ce n'est que de retour sur leur terre que les Juifs ont pu aborder avec sérénité l'approche de Yehoshuah, ce Jésus au nom duquel en terre d'exil ils ont été massacrés, méprisés, écrasés. Il est très enrichissant de découvrir leur façon de lire le Nouveau Testament, forts de leur héritage de Judaïsme, ils éclairent certains passages, certains faits et gestes que le Christianisme a désincarné faute d'en comprendre la véritable essence.

Le 25 janvier 1904, Théodore Herzl est reçu par le pape Pie X, pour s'entretenir de Jérusalem. Le pape lache : "Les Hébreux n'ont jamais reconnu Notre Seigneur, nous ne pouvons donc pas reconnaître le peuple hébreu." Herzl réplique : "La terreur et la persécution n'étaient pas les meilleurs moyens de convertir les Juifs !" Six mois plus tard Herzl meurt de la tuberculose, sans savoir que ses écrits prophétiques prendront corps bientôt.

Amos Oz (grand écrivain israélien contemporain) : "En ce qui concerne Jésus, j'ai le sentiment que son approche fondamentale, celle qui consiste à dire qu'il est né juif et qu'il est mort en Juif, est une approche qui verra son temps venir. Je l'accepte pour ma part totalement. Elle est proche de mon coeur et a excercé une influence sur moi. Je dis souvent, je l'ai aussi écrit quelque part, que Jésus ne s'est jamais rendu dans une église de toute sa vie. Il ne s'est jamais signé non plus, il n'avait aucune raison de le faire. Le seul moment où il aurait pu le faire, c'était impossible, ses mains étaient liées... De sorte que quand il m'arrive de penser à cet homme,quand je lis ses paroles dans le Nouveau Testament, j'en reconnais le tempérament, la conception, le style, la sensibilité, les émotions, et je vois en lui un de nos frères. Je n'ai aucun doute là-dessus."

Oui, enfin, la maison d'Israël peut à nouveau acclamer Jésus, le reconnaître comme l'un des siens. Le cours de l'Histoire a pris un tournant qui ne peut nous laisser indifférents !